Ennoyage: toutes les vérités sont souvent bonnes à dire

Apres-mines - réunion à tressange
Ennoyage: toutes les vérités sont souvent bonnes à dire
Invitées par la FNADVDM pour un débat sur les risques miniers, plus de 150 personnes étaient présentes à la salle des fêtes de Tressange-Bure vendredi soir. La création d'une commission technique a été annoncée, elle sera un contre-pouvoir face à l'Etat.

Cent cinquante personnes avaient répondu présent à l'invitation de la FNADVM (Fédération nationale des associations de défense des victimes des affaissements miniers). Dès les premières paroles d'Alain Cittadini, président de la Fédération, le ton était donné. "Nous constatons l'absence des médias télévisuels pourtant invités, auraient-ils subi des pressions? Après un rappel des événements dramatiques vécus dans les bassins ferrifères ennoyés, Alain Cittadini a dressé un état des lieux du sous-bassin Nord: "De nombreuses communes sont menacées par des affaissements qui seraient plus rapides et plus graves en cas d'ennoyage. Pourtant l'Etat s'obstine à poursuivre son programme et refuse de consolider les zones fragiles situées sous vos maisons.

Devant Denis Schitz, maire de la commune, de nombreux élus locaux et des représentants des associations de sauvegarde, Claude Gillet, a confirmé la création d'une commission technique, émanation de la Fédération: "Composée d'anciens professionnels de la mine, elle sera un interlocuteur face à la Drire et à Géodéris, des services de l'Etat qui font preuve de partialité et même d'incompétence. Le rapport du Préfet concernant la délimitation et le classement des zones à risques a été critiqué: "Il obtiendrait le premier prix à un concours de mauvaise foi.

Comme exemple, l'ancien chef d'exploitation minière cite le cas de la rue de Longwy à Fontoy. "Il est dit que la consolidation de ce secteur coûterait 17 millions d'euros, un chiffre exagérément surévalué qui dépasse largement celui d'éventuelles indemnisations d'expropriation. Claude Gillet préconise la construction d'îlots de sécurité. "Ils permettraient, en cas de dégradation des galeries, d'éviter des répercussions au niveau du sol, pour un coût nettement inférieur aux estimations avancées par le rapport.

Réactions virulentes

Première réaction parmi le public, celle de Denis Schitz. Dans son style qui le caractérise, le maire de Tressange, vice-président du Conseil général de la Moselle n'a pas mâché ses mots: "Nous nous trouvons face à une hypocrisie qui cultive les esprits à la décision d'ennoyage, le rapport du Préfet est un exemple, le calcul volontairement exagéré du coût de la consolidation est une ineptie, c'est de l'intox. Denis Schitz a fustigé le comportement de la Drire. "Son nouveau directeur se moque de nos remarques. S'adressant aux organisateurs de la réunion, il a ajouté: "Excellente initiative d'avoir créé une commission technique composée de spécialistes de la mine, je souhaite qu'elle devienne un contre-pouvoir face à tous ces "fonctionnaires", pardonnez-moi l'expression.

M. Medri, adjoint au maire d'Ottange, a rappelé l'inquiétude des élus et de la population au sujet de Nondkeil: "Le Préfet parle d'affaissement potentiel progressif, peut-on se fier à une telle conclusion alors que les experts internationaux ont diagnostiqué un possible affaissement brutal?". D'autres réactions, parfois passionnées ont animé la fin de soirée.

Paru le : 09/03/03 (Hayange / Pays-Haut)


Article écrit par Républicain Lorrain le Jeudi 1 janvier 1970 à 01h00

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