Drame des dégâts miniers

L?exploitation minière a fortement transformé le paysage immobilier de ce bourg ces dernières années. De nombreux habitants vivent dans des logements en pente, des propriétaires voient leurs maisons se détruire jour après jour par les affaissements miniers et les HBL indemnisent au compte-goutte.

Les affaissements de terrain à Rosbruck ont complètement modifié le paysage immobilier de ce paisible village de 912 habitants. Il n'y a qu'à circuler rue Nationale pour constater qu'un certain nombre de maison ont disparu ces dernières années. La commune s'est affaissé de 16m à certains endroits, l'exploitation des tailles charbon n'a pas recours au remblayage hydraulique, le vide laissé par l'extraction du charbon n'est pas comblé et s'effondre donc, ce qui provoque des dégât considérables à ce jour. Pratiquement toutes les maisons de la rue Hubert vont être rasées, deux maisons ont déjà été détruites par les HBL en septembre 2002, le café de l'Europe sera sans doute la prochaine démolition. Le couple propriétaire du tabac rue Hubert Madame et Monsieur Buchheit sont fatigués, Madame nous déclare «Nous n'en pouvons plus nerveusement mon mari et moi, que voulez quand vous dormez dans un lit qui est soutenu par des cales pour être à niveau! Nous ne supportons plus de vivre et travailler dans une maison qui penche, nous vivons un drame humain et économique. Nous avons acheté ce bureau tabac il y a 10 ans à priori sans soucis au départ. Depuis 4 ans, nous vivons un véritable calvaire, Je ne sais plus vers qui me tourner pour faire bouger notre dossier, même les avocats sont quelque fois dans l'embarras avec nos ennuis» Leur magasin penche fortement, le bâtiment est fissuré de partout. Pour le moment, les HBL n'ont fait aucune proposition d' indemnisation aux époux Buchheît.

Autre exemple, le garagiste Monsieur Mahou installé rue Nationale est également victime des affaissements miniers, l'atelier comme sa boutique et son appartement sont en pente. Il est en contentieux depuis plusieurs années avec les Houillères sur le montant des indemnisations, début décembre son affaire sera jugée au Tribunal de grande instance de Sarreguemines.

Solutions et indemnisations proposées

Les HBL ont classé les sinistres en quatre niveaux différents: Jusqu'à 0,8% de pente, les sinistrés ne peuvent prétendre à aucune indemnisation; de 0,8 % à 3% les HBL proposent une indemnité de pente; à partir de 3%, les HBL imposent un relevage qui consiste à une remise à niveau du bâtiment à l'horizontale et enfin si le relevage n'est pas possible techniquement, la maison sera détruite avec une indemnisation. Il faut savoir que les normes DTU du bâtiment prévoient une tolérance maximum pour les pentes de 0,5% à partir de ce seuil tout immeuble a droit à relevage.

A l'heure actuelle les houillères ont détruit environ 60 bâtiments à Rosbruck et 60 ont été relevé, cette dernière solution n'est pas toujours la meilleure pour les propriétaires. Comme l'exploitation du charbon continue en ce moment dans la dernière veine Dora, il faudra attendre plusieurs années pour stabiliser définitivement les terrains. Ces opérations de relevage de bâtiment sont onéreuses et il est arrivé que des maisons soient relevées plusieurs fois pour être finalement détruites, quel gâchis! Le président de la CLCV de Rosbruck et environs Bernard Glanois qui connaît très bien le dossier de certaines victimes nous a déclaré que

«Les HBL ne sont pas loyales avec les victimes de dégât minier en matière d'indemnisation, en particulier en ce qui concerne l'estimation du bien, de plus il faut se montrer très patient. Une autre anomalie est de permettre la reconstruction de maisons neuves à l'emplacement même ou une autre a été détruite alors que les terrains ne sont pas stabilisés ».

Environ 129 communes sont concernés par des problèmes de dégâts miniers en Lorraine, dont une très grande majorité dans le bassin du fer. Prenons l'exemple d'Auboué où toutes les maisons d'une rue sont touchées, fissurées de partout, ces maisons sont inhabitées depuis plusieurs années et le habitants relogés. Rosbruck n'est donc pas la seule touchée. Patience, dans moins d'un an l'exploitation de charbon aura cessé dans la veine Dora, ensuite il faudra attendre une bonne année et normalement les terrains seront définitivement stabilisés

Pascal Schuster



Article écrit par Républicain Lorrain le Jeudi 1 janvier 1970 à 01h00

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