Les victimes d'affaissements miniers veulent être entendues

Les victimes d'affaissements miniers veulent être entendues
Une soixantaine de sinistrés des affaissements miniers se sont réunis hier devant le tribunal de grande instance à l'initiative de Roncourt-Solidarité. Une délégation, reçue par le président du TGI, a réclamé d'urgence le rapport d'expertise ordonné en 1999.

Ils sont là, de nouveaux, à battre le pavé. Les sinistrés des affaissements miniers sont las de ne pas être entendus. Réunis hier devant le tribunal de grande instance malgré la pluie et le vent, ils entendent dénoncer "la désinvolture des experts et de l'Etat>. Leurs revendications sont toujours les mêmes depuis trois ans, et chacun d'eux lutte depuis ce temps contre la tentation de céder à la résignation. Le désarroi, lui, est toujours là, pour ces familles qui ont vu leur patrimoine familial s'enfoncer de 70 cm dans le sol et se fissurer à la suite de l'affaissement des mines.

"Après Roncourt, Landres, Auboué, Moutiers, Montois-la-Montagne, Rosbrück et Moyeuvre-Grande, à qui le tour ?> s'interrogent les victimes en mal de réponses concrètes à leurs attentes. Alors que les procédures s'éternisent, les familles sinistrées ont vu plusieurs des leurs disparaître sans connaître l'épilogue de cette affaire. A ce jour, seules 15 familles ont été indemnisées "après d'âpres discussions>, rappelle Roger Evrard, président de Roncourt-Solidarité.

"L'Etat minimise>

"Les indemnisations sont trop faibles, elles ne permettront pas aux familles sinistrées de retrouver un équivalent. L'Etat minimise et banalise le problème, après avoir bénéficié de toutes les richesses produites par notre région>. Au même moment, le député François Grosdidier défendait ce dossier à l'assemblée nationale, en rappelant "que les crédits de la gestion après-mine sont en diminution de 32,8%. C'est insuffisant car l'évolution des crédits est inversement proportionnelle à celle des besoins>.

Sur le terrain, les manifestants s'en prennent aux assureurs, à qui ils reprochent "leur absence de volonté de venir négocier avec nous autour d'une table. Ils encaissent de grosses cotisations mais n'assument pas leur rôle en se retranchant derrière l'extrême lenteur de la procédure judiciaire". Une procédure judiciaire toujours en cours, mais dont le rapport des experts mandatés par le tribunal de grande instance de Metz est continuellement retardé. Et les sinistrés s'impatientent de le voir enfin aboutir. Une délégation l'a fait savoir en remettant une demande de rappel au président du TGI, en attendant de prochaines actions.

Paru le : 26/10/02 (Metz / Actualité)


Article écrit par Républicain Lorrain le Jeudi 1 janvier 1970 à 01h00

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