SNET: L'incinération refait surface



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10 mars 2010


communiqué de presse




SNET: L'incinération refait surface



Par autorisation préfectorale, via un arrêté du 2 mars 2010, la SNET dans sa chaudière à lit fluidisé (LFC) procède à des essais d'incinération de boues de stations d'épuration en provenance de la région parisienne en mélange avec du charbon.

Pour l'ADELP, il s'agit d'une énième tentative de transformer la chaudière à lit fluidisé en incinérateur à déchets.

En effet, avec la chaudière à lit fluidisé, les exploitants ont toujours caressé l'idée de produire des KW bon marché à partir de déchets. On a ainsi vu passer les sciures imbibées de liquides toxiques, les cokes de pétrole en provenance des USA, les boues à sécher du projet Valoraine, les farines animales…L'action de l'ADELP a permis à la plupart de ces projets de ne pas voir le jour, épargnant ainsi à la population une couche supplémentaire de pollution.

Bien dans l'air du temps, la Centrale Huchet repeint en vert ce nouveau projet et selon la communication officielle, l'incinération des boues est bonne pour l'environnement puisqu' elle génère du "bon CO2" car découlant de biomasse

En fait, ce projet répond à 2 objectifs inavoués :
- d'une part, désemcombrer une grande station d'épuration de la région parisienne (Séquaris Valenton) qui ne sait que faire de ses boues compte tenu que les paysans renâclent de plus en plus à les déverser sur les prés, même contre rémunération. Les filières alimentaires de qualité refusent en effet les produits issus de l'épandage des boues et une terre agricole polluée n'a plus de valeur,

- d'autre part, permettre à la Centrale de réduire le prix de revient du KW produit sachant qu'elle est rémunérée pour éliminer les boues et qu'elle réduit ainsi sa facture de charbon.

Pour l'ADELP, cette communication sur le thème du "développement durable" a bon dos.

Tout d'abord, l'examen du bilan de cette filière est une insulte à l'efficacité énergétique. Cette filière nécessite de sécher préalablement les boues ce qui consiste d'abord à retirer 900 kg d'eau à une tonne de boues. Avant de produire quelques KW, le procédé va donc déjà dépenser une quantité d'énergie plusieurs fois supérieure, soit la quasi-totalité du gaz produit par la méthanisation des boues. Dans ces conditions, parler de "valorisation énergétique" ressemble fort à une supercherie.

Par ailleurs, ce projet n'est qu'un transfert de pollution à destination de Moselle-Est et ce sont les poumons de Moselle-Est qui vont respirer les effluves de l'incinération de ces boues. D'autre part, une fois '' valorisés '' , une bonne partie de ces déchets n'aura pas disparu car il en restera, malgré tout, de l'ordre de 300 kg par tonne sous forme de cendres plus ou moins toxiques dont il va falloir surveiller les effets sur l'environnement. La plateforme de Carling n'aurait donc jamais comme vocation que de "régler" les problèmes des voisins.

En outre, du point de vue sanitaire, ces boues sont des déchets, elles ne peuvent être qualifiées de combustible car elles contiennent des produits toxiques à des doses variables à savoir; une dizaine de métaux lourds et notamment du mercure, cadmium et plomb ainsi que des PCB (polychlorobiphényls) et autres HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) dont une partie, échappant aux filtres, est mise à l'atmosphère.

Les Pouvoirs Publics refusent toujours de mettre en place de véritables instruments de mesure des conditions de santé de la population (enquête sur les causes de décès et de maladie, mise en place de registre des cancers….) mais les quelques statistiques disponibles font état d'indicateurs de santé profondément dégradés pour les salariés des usines et les populations environnantes. De ce fait, il est particulièrement inopportun de développer cette nouvelle filière polluante. L'ADELP s'oppose au développement de cette filière et attend de la société E.ON, propriétaire de la Centrale, d'avoir des ambitions pour la région plus respectueuses de la santé et de l'environnement.





Article écrit par Bernard le Jeudi 11 mars 2010 à 20h58

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