Le Collectif des communes minières a décidé de ne pas blanch

Le Collectif des communes minières a décidé de ne pas blanchir l'Etat
Actualité oblige, c'est à Thil que s'est déroulé hier soir le conseil d'administration du Collectif des communes minières. La fameuse zone blanche du quartier du Stock à Thil devenue à risque du jour au lendemain a soulevé des interrogations sur le travail des services de l'Etat et sur les lois en vigueur pour l'après-mines.

VILLERUPT. - Hier soir, Thil est entrée de plain-pied dans la grande famille des communes affectées par les risques miniers. Les élus ont pu en prendre la dimension lors du conseil d'administration du Collectif de défense des communes minières. Le nom de la cité est en effet venu se rajouter à une liste déjà longue et... tristement célèbre. Tout le bassin ferrifère, de Moyeuvre-Grande à Ottange en passant par Roncourt était représenté par des élus ou des associations. Même le bassin houiller, avec Rosbruck, avait tenu à exprimer de vive voix sa solidarité. Autant dire que la commune n'est pas seule!

Si la soirée n'a pas été riche en information sur l'avenir des soixante-cinq résidants menacés, elle a tout de même apporté beaucoup d'enseignements. "Nous ne sommes pas là pour prendre des décisions à votre place mais plutôt pour vous faire part de notre grande expérience>, a expliqué en préambule Colette Goeuriot, la présidente du Collectif, à Annie Silvestri, maire de Thil.

Et pour commencer, la classification des zones minières établie par la Drire (Direction régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement) a sérieusement été remise en cause. André Corzani (conseiller genéral et maire de Joeuf) a été le premier à allumer la mèche: "Le plus inquiétant dans la situation de Thil est de voir les zones blanches devenir à risques. Quelle valeur accorder au plan de la Drire ? Pour tout le bassin, c'est une vraie catastrophe.> Et Denis Schitz (conseiller général et maire de Tressange) d'en rajouter une couche: "Les événements de Thil, c'est un coup de canif donné dans la science infuse des services de l'Etat. Comment peut-on continuer à avoir confiance? Il va falloir qu'on finisse par pouvoir travailler sur des documents sérieux.>

Des prises de position qui abondent dans le sens d'Annie Silvestri: "Des études doivent être faites sur l'ensemble du bassin ferrifère. Il faut exiger le développement durable et il passe par la confiance en nos sols.>

Le problème des indemnisations

Comme il vaut mieux prévenir que guérir, le Collectif a aussi tenu à conseiller les élus thillois et le représentant du quartier, Christian Klein, sur un éventuel scénario catastrophe, qui aboutirait à l'expropriation et à l'indemnisation. Les représentants de Roncourt ne reviennent toujours pas de la lenteur du processus: "Sur soixante-seize foyers sinistrés, seulement douze ont été indemnisés, dix par l'Etat, deux par une mutuelle.> De son côté, la présidente du Collectif a stigmatisé la loi: "Les maisons sont évaluées comme elles sont aujourd'hui, ce qui ne permet pas d'en acheter une neuve. Il faut modifier la loi.> Pour la plupart, c'est la loi après-mines qui doit être "remise en chantier.> Collette Goeuriot a demandé notamment la création "d'un fonds d'indemnisation sur les risques miniers qui sera alimenté par l'Etat, les assureurs et les exploitants miniers, de façon à ne pas être confronté au cas par cas."

Autant de propositions dont a pris note Edouard Jacque, le nouveau député de la circonscription de Longwy et qui devraient être remises au Premier ministre en visite ce mercredi en Lorraine.

Philippe MARQUE.
Paru le : 16/07/02 (Hayange / Pays-Haut)


Article écrit par Républicain Lorrain le Jeudi 1 janvier 1970 à 01h00

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