Rosbruck Weihergraben: l'enquête publique a débuté

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Weihergraben: l'enquête publique a débuté
Jusqu'au 14 juin, les habitants de Rosbruck et des environs peuvent consulter en mairie de Rosbruck et de Morsbach le dossier de projet de refoulement des eaux du Weihergraben. Ils peuvent y apporter leurs commentaires.

"Il est temps que ça se fasse. Les riverains en ont marre." Dans la voix de Norbert Scheid, on sent une note d'espoir. Lui qui se bat depuis 1996 pour que soit enfin réglé le problème du Weihergraben, qui gâche sa vie et celle de ses voisins de la rue de la Vallée, voit sa bataille se terminer. Depuis le 13 mai et jusqu'au 14 juin inclus, l'enquête publique sur ce dossier se déroule en mairie. Aux heures d'ouverture de l'administration communale, la population peut donc consulter à loisir l'épais dossier qui présente le projet définitif, tel qu'il devrait être achevé dans un an et demi. Et chacun pourra y inscrire ses observations, positives comme négatives. Norbert Scheid, ancien président de la CLCV de Rosbruck et désormais adjoint au maire, est présent en mairie chaque matin, de 9 h à 11 h, pour expliquer aux habitants les détails les plus techniques.

Ces détails, il les connaît sur le bout des doigts. En 1996, c'est sous l'impulsion de la CLCV que le tribunal administratif de Strasbourg avait annulé l'arrêté préfectoral. Il y manquait l'étude d'impact et les riverains ne voulaient pas des immenses bassins de rétention d'eau de 7 500 m3 et 12 500 m3 prévus initialement à l'air libre. En cas de fortes averses, l'eau stagne dans le creux créé au Weihergraben par les dégâts miniers. Auparavant, cette eau s'écoulait gravitairement vers la Rosselle. Mais la pente s'étant inversée suite à des affaissements de plusieurs mètres à cet endroit, l'eau et les immondices qu'elle contenait restaient sur place, malgré l'installation de pompes, insuffisamment puissantes. En s'évaporant, elle laissait aux riverains une couche d'excréments qui se décomposaient peu à peu, empestant, attirant des nuées de moustiques et des rats, rendant la vie insupportable à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Le premier projet de bassins à l'air libre n'aurait amélioré que de façon limitée l'impact de ces nuisances.

Un an de travaux

Ce qui est aujourd'hui proposé aux habitants est un projet complètement enterré, avec un bassin de pollution de 350 m3 et deux réservoirs ronds. Le premier, plus petit, recueillerait au quotidien les eaux usées des environs et les évacuerait vers la station d'épuration de Marienau à raison de 20 litres par seconde. Le second, d'une taille nettement plus conséquente, disposerait de pompes capables de rejeter dans la Rosselle les excédents d'eaux de pluie et usées jusqu'à 2 200 l/s. Seul le bâtiment technique, destiné à faire fonctionner l'impressionnant ensemble, serait construit en surface. Mais il se trouverait dans la pinède, se fondant dans les arbres. Cette solution remporte globalement les suffrages des riverains. L'installation et le financement de l'opération - on parle de 35 MF (5,34 MEur) - seront assurés par les HBL, propriétaires du site et pénalement responsables des dégâts miniers et donc des incommodités du Weihergraben. Les travaux pourraient commencer encore cette année, pour s'étaler sur un an. Et les engins accéderont au chantier par le côté allemand.

"Nous sommes satisfaits, admet le maire Pierre Steininger. Tout n'est pas parfait, mais si ça se fait ainsi, ce sera bien." Les points d'interrogation des habitants concernent le bruit éventuel des pompes lorsqu'elles fonctionneront toutes en cas de crue. Et l'avenir de l'installation. Quid de ce qui se passera en cas d'ennoyage, le Weihergraben risquant de se retrouver naturellement sous les eaux? Et surtout, qui prendra à sa charge l'entretien de toutes ces machines fort coûteuses et techniques dans 5 ans, lorsque les HBL ne l'assureront plus? Les collectivités territoriales en ont la possibilité et l'Etat prendrait leur relais au cas où elles ne souhaiteraient pas s'en embarrasser. Autant de questions qui restent aujourd'hui sans réponse.

Paru le : 29/05/02 (Forbach / Environs)


Article écrit par Républicain Lorrain le Jeudi 1 janvier 1970 à 01h00

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