Ch'tis et Lorrains : les sinistrés main dans la main

urbanisme après-mines

Ch'tis et Lorrains : les sinistrés main dans la main



img
Après une réunion matinale constructive, Ch'tis et Lorrains ont posé les jalons d'une future collaboration en mairie de Waziers.



Des représentants du collectif des communes minières, sa présidente en tête, ont rencontré des sinistrés du Nord Pas-de-Calais, samedi à Waziers. Avec les mêmes problèmes et des objectifs communs, un rapprochement pourrait être envisagé dans l'avenir.

Colette Goeuriot, présidente du collectif des communes minières, Josiane Madelaine, conseillère régionale et Jean-Yves Prat, président de l'ADVAM de Montois ont pris la direction du Nord Pas-de-Calais, samedi dernier. Les membres du collectif répondaient ainsi à l'invitation des responsables d'associations de cette région, où se tenait l'assemblée générale de l'Association de Défense des Victimes d'Affaissements Miniers de Waziers. Mais les Lorrains ont également fait la connaissance des président(e)s et responsables des associations d'Auby, Liévin, Avion et Bruay-la-Buissière, représentant quelque 1 900 sinistrés, victimes de dégâts plus ou moins importants.
Pour ne pas donner de faux espoirs, et face à une certaine attente de la part des locaux, Colette Gouriot a tout de suite précisé : «Pas question de recommencer une triste expérience. Les Lorrains ne viendront pas ici s'occuper de vos problèmes. Mais nous pourrions développer une sorte de collaboration et de concertation. Nous ne prendrons évidemment pas de décision, celle-ci étant du ressort de notre conseil d'administration.»
Toutefois, la confrontation des expériences a été riche d'enseignements.

Mêmes causes, mêmes effets

Quelles que soient les régions, les populations qui vivent autour des sites d'exploitation du charbon, du fer ou du sel, rencontrent les mêmes problèmes d'affaissements miniers. Dans le Nord Pas-de-Calais, il s'agit d'un phénomène insidieux, comme l'a expliqué Octave Danhiez, organisateur de cette réunion et président des sinistrés de Liévin. «Dans nos bassins, les sols sont descendus de 10 m à 26 m, au fil des ans et des secteurs. » Le même scénario que dans le bassin houiller lorrain. Et Octave Danhiez de citer un exemple : «Tout à l'heure nous avons visité la gare de Lens, elle est construite d'une seule pièce et montée sur vérins hydrauliques. » Hélas, comme souvent, «les affaissements miniers et les mouvements de terrains qui en résultent ne sont pas reconnus ». Et quand ils le sont, les affaissements sont antérieurs au 1er septembre 1998. «Ici, les deux derniers puits ont fermé en décembre 1990 à Oignies. Nous sommes donc comme chez vous, hors la loi.» Et là, pas question d'indemnisation : «Chez nous, pas un seul sinistré n'a touché un centime, par contre, beaucoup ont dépensé de fortes sommes en procédures», a encore ajouté Octave Danhiez.

Absence de soutiens


Mais une énorme différence a été mise au jour : les sinistrés "Ch'tis" semblent bien seuls. «Quand on voit la composition de votre collectif, il nous reste un énorme chemin à faire», constatait l'organisateur. D'où une demande pressante de conseils et de collaboration. Le soutien des élus, là-bas, est quasiment nul. Pour preuve : seul un adjoint de Sin-le-Noble a suivi l'assemblée générale de Waziers et un adjoint de cette ville n'a fait qu'un bref passage, sans faire aucun commentaire.
Cette journée particulièrement constructive pourrait, en tout cas, déboucher sur une phase constructive de collaboration entre Ch'tis et Lorrains. Le prochain conseil d'administration du collectif en décidera.


Publié le 23/09/2008


Article écrit par Comité le Mardi 28 octobre 2008 à 15h21

[ Imprimer ] - [ Fermer la fenêtre ]