Article de Nord Eclair du 27 décembre 2007

Nord Eclair - 27/12/2007

Affaissements miniers, l’autre héritage de Charbonnages...


La fin de Charbonnages de France laisse un goût amer dans plusieurs communes, où des maisons ont été endommagées par les affaissements miniers. Les propriétaires attendent toujours d’être indemnisés « correctement » par l’État.

Maisons en pente, jardins crevassés, immeubles lézardés, routes gondolées : on ne compte plus les dégâts provoqués par les affaissements de terrain survenus depuis l’arrêt de l’exploitation charbonnière.

À Waziers, près de Douai, les Dupuis écoutent craquer leur maison (notre édition du 7 juillet 2006). « Plus on avance dans le temps, plus la maison se tasse. J’ai peur que les murs s’écroulent, comme c’est déjà arrivé en Lorraine », nous expliquait, en juillet 2006, Anne-Marie, dont la procédure en référé venait d’aboutir devant le tribunal de grande instance de Douai.
Une chance que n’avait pas eu la fédération des victimes d’affaissements miniers du Nord – Pas-de-Calais, déboutée d’une requête collective d’indemnisation.

À quelques centaines de kilomètres de là, Rosbruck, en Moselle, s’est enfoncé de près de quatorze mètres à la suite de l’exploitation, dans les années 80, des veines de charbon se trouvant sous la commune avec la technique du « foudroyage » qui consiste à laisser s’effondrer les galeries après le passage de la haveuse. « Depuis, ma maison est cassée en deux », témoigne Renée Bindges, ancienne employée de Charbonnages de France (CdF), alors que le maire, Pierre Steininger, recense 76 habitations ayant dû être démolies à la suite des affaissements.


« L’État ne faillira pas »

À Moutiers, toujours en Moselle, ce sont 83 familles qui devront quitter leur logement d’ici au 31 décembre 2008 à la suite d’un effondrement de terrain survenu au printemps 2005.
Les dégâts causés aux réseaux d’eau potable et d’assainissement ont quant à eux été chiffrés à 22 millions d’euros et la commune attend toujours le règlement de la moitié de ce montant.

À Landres, commune touchée depuis 1994 par des glissements de terrain d’origine minière, 135 dossiers d’indemnisation ont été déposés , mais seulement une dizaine a été réglée. « Les demandes ont été formulées avant la première loi après mines votée en 1999, explique Loris Ravasio, le président de l’Association des propriétaires victimes des dommages miniers. Sinistrés trop tôt, ces gens ont été exclus du champ d’application de la loi. »

L’État, qui prendra en charge à partir du 1er janvier l’héritage des CdF, « ne faillira pas et assumera toutes ses responsabilités », a affirmé, lors d’une récente tournée sur place, le préfet de Lorraine, Bernard Niquet. •




Article écrit par Comité le Dimanche 6 avril 2008 à 09h18

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